En faisant une tâche toute bête ce matin, je me suis rendu compte que j’avais participé au harcèlement moral d’un de mes proches. Une personne à qui je ne veux que du bien. En pensant que c’était de la taquinerie, je ne voyais pas que l’on était sûrement en train de lui faire de la peine. Et si en l’espace d’un instant j’ai pu me remémorer ce souvenir et me sentir mal, je n’ose pas imaginer ce que lui peut ressentir chaque fois que les railleries lui sont destinées. Je ne fais qu’une supposition, car je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Peut-être est-il plus fort que moi mentalement. Malgré tout, je pense que nous avons mal agi.
Taquiner quelqu’un une fois peut être pris pour une plaisanterie, mais dès lors que c’est à répétition et sur le même sujet, ceci devient de la moquerie. J’en ai souvent fait les frais et plus jeune j’en voulais aux personnes qui faisaient ça, parce que pour moi elles étaient méchantes. Maintenant, je réalise que c’est une dérive dans laquelle tout le monde peut tomber très vite. À force de ne pas prendre en compte les sentiments des autres et en nous disant simplement que nous ne leur voulons aucun mal, parfois nous nous attribuons le droit de faire des remarques peu bienveillantes.
Mon frère me disait souvent qu’il ne fallait surtout pas oublier de prendre en compte les sentiments de la personne en face de nous et j’ai mis du tout à comprendre ce qu’il voulait dire. Je le réalise de mieux en mieux avec le temps et le travail de confiance en moi que je fais. Je ne jette pas la pierre à qui que ce soit parce que je sais que cela peut être de la maladresse. Une personne qui a participé à mon manque de confiance en moi que vous trouverez ici, m’a dit qu’il y avait des chances pour que ça m’ait donné la force d’agir afin de faire taire les moqueries. En gros, pendant mes années lycée, j’aurais maigri parce que j’en avais marre qu’on me dise que j’étais grosse, mais c’est faux. Ce sont d’autres raisons qui ont eu pour effet ma perte de poids et elles n’ont rien à voir avec le fait que j’ai voulu prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Les méthodes brusques ne fonctionnent pas sur tout le monde et elles peuvent faire des dégâts.
Loin de moi l’envie d’accabler les personnes desquelles je parle, d’autant plus qu’il y en a parmi elles qui comptent parmi les gens que j’aime le plus au monde. Je donne juste à titre d’exemple ce que les mots peuvent faire. Si certains d’entre eux ne m’ont pas aidé à construire ma confiance en moi au moins ils m’ont rendue plus forte. Cependant, rien ne fait plus de bien que des mots positifs. Et croyez-moi, le jour où des personnes qui vous ont heurté les prononcent vous les appréciez doublement. Ce fut mon cas, et j’ai également eu la chance d’entendre les compliments que l’on disait sur moi aux autres, ça fait tout aussi plaisir.
On peut penser qu’un mot est un mot, mais certains ont des conséquences néfastes, alors pourquoi ne pas utiliser les mots qui auront des effets positifs. Je ne dis pas non plus qu’il faut mentir. Voici quelques phrases que l’on pourrait facilement remplacer.
Je suis fière que tu aies maigri deviendrait : Je suis fière que tu prennes soin de toi
Le gris te va mal ——-> Le jaune te va mieux/je te préfère dans d’autres couleurs
Tu ne vas jamais jusqu’au bout des choses ——–> Ce serait mieux que tu finisses ceci avant de commencer cela
Ça peut être chiant de changer sa manière de parler ou son vocabulaire, mais si ça ne vous coûte pas trop, essayez de le faire, ne serait-ce que de temps en temps.
Que la force soit avec vous
« Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous. »
Je vous ai parlé au-dessus de la « responsabilité » des autres dans votre rapport à vous même, mais ce n’est qu’un petit élément perturbateur ou motivant de ce que l’on devient. Le vrai changement ne peut que venir de vous. Si l’on vous dit que vous êtes grosse, bête, moche, fainéante, c’est à vous de savoir ce que vous voulez faire de ces remarques. À vous de décider de les accepter sans répliquer ou de ne pas vous en soucier. C’est plus dur à faire qu’à dire, ça c’est sur, mais c’est pourtant ce qu’il faudrait faire.
Avant de regarder beaucoup de youtubeuses et bloggeuses américaines, si l’on m’avait dit que j’étais grosse je l’aurais mal pris, simplement parce que je ne pouvais concevoir d’être classée dans cette « catégorie ». Je refusais qu’on me le dise alors que je le croyais moi même, car j’étais la seule à avoir le droit de penser du négatif de ma propre personne. Maintenant, je sais que l’on ne controle pas ce que pense les autres. On aura beau travailler fort pour donner une certaine image de soi, les gens continueront de penser ce dont ils ont envie. De ce fait, le meilleur moyen de bien utiliser son temps dans cette course à l’estime, c’est de le faire pour soi. Vous êtes la seule personne que vous avez besoin de convaincre et c’est assez compliqué comme ça.
Un exemple tout bête dont je parlais avec une de mes amies. Parfois, on passe des heures devant son placard à se chercher ce qu’on pourrait mettre qui ferait beau, qui ferait que les gens trouvent qu’on a du style ou que l’on s’intéresse à la mode. On choisit une tenue, on la porte et on passe la journée à se demander ce que pensent les autres. On fabule en croisant des regards qui nous semblent moqueurs. On commence à douter de son choix. Journée gâchée pour qui ? Pour nous.
D’autres fois, on prend dans son placard des vêtements qui nous plaisent, qui nous font nous sentir bien. On se regarde dans le miroir, on se trouve bien ou on pense qu’on à l’air d’une plouc. Dehors on se sent tellement bien dans ces vêtements qu’on aime, qu’on sourit bêtement. On se dit que les gens doivent nous trouver ridicule, mais on s’en fout, car nous on est à l’aise dedans et de trop bonne humeur pour que ça nous mine le moral. Résultat, à la fin de la journée on a oublié cette histoire de tenue et si elle ne sait pas bien déroulée ce n’est sûrement pas parce qu’on a porté une veste rouge avec un pantalon vert.
Alors, essayons de nous battre seulement pour ce qui a vraiment de l’importance pour nous et ce qui peut avoir des répercussions sur nous. Si on ne peut agir sur les autres, faisons-le sur nous même. Changeons notre manière de nous percevoir et de percevoir le monde plutôt que d’attendre que ce soit lui qui change pour nous.
J’aimerais revenir une dernière fois sur le fait que je n’ai aucune rancœur envers les personnes qui auraient pu me faire de la peine inconsciemment. Si vous osez vous exprimer avec ces personnes en leur ouvrant votre cœur, je suis sûre que vous vous sentirez mieux et qu’elles pourront s’expliquer. J’ai surpassé ça et je garde seulement le meilleur de nos rapports.
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